La Légende du roi Arthur

ARTHUR

Héros de la résistance celte à l’invasion anglo-saxonne, le roi Arthur  est le personnage qui inspire les plus beaux récits des poètes  médiévaux.

Arthur, Merlin l’enchanteur, Lancelot, les chevaliers de  la Table ronde, Tristan ou Perceval évoquent un monde chevaleresque où  l’honneur est primordial.Mais le grand roi qui aurait tranché des têtes d’un revers de son épée Excalibur n’est-il qu’une légende ?Arthur a-t-il réellement existé ? Quel est l’antique secret du Graal ?

1 La légende d’Arthur

Quelques  temps après que les Romains ont quitté la Grande-Bretagne, les Celtes,  livrés à eux-mêmes, s’organisent en une multitude de petits royaumes  qui, rapidement, se querellent. L’un de ces Etats est dirigé, nous  disent les conteurs, par le roi Uther Pendragon.Grâce à une ruse de son druide Merlin, Uther parvient à abuser de la femme de l’un de ses ennemis, la belle Igraine.L’enfant qui naît, Arthur, est élevé par Merlin.Adolescent, Arthur révèle son sang royal en parvenant sans peine à dégager d’un rocher l’épée merveilleuse Excalibur.En  effet, Merlin organisa un rassemblement de toute la noblesse. Dans un  pré, se trouvait une magnifique épée fichée dans une enclume. Sur la  pierre était inscrit : »Celui qui retirera l’épée de cette pierre et de  cette enclume sera roi de toute l’Angleterre. »On cria au miracle quand le jeune Arthur libéra l’épée de l’enclume. L’Angleterre avait trouvé son roi.

Il  fédère les royaumes d’Angleterre et repousse l’envahisseur saxon. Il  règne, son épouse Guenièvre à ses côtés, dans sa brillante cité de  Camelot où il réunit autour d’une immense table ronde de preux  chevaliers : Gauvain, Kay, Perceval, Lancelot, Tristan …Mais,  Arthur a de nombreux ennemis dont Loth de Lothian. Ce dernier envoie sa  femme, Morgane, comme ambassadrice. Arthur la séduit et un enfant est  conçu, Mordred. Ce qu’ignore Arthur c’est que Morgane est sa demi-sœur.Merlin prédit que Mordred amènera la ruine du royaume.

L’amour tient une grande place dans la légende arthurienne. Lancelot et  Guenièvre s’aiment. Poussé par Mordred, Arthur accuse le couple  d’adultère et de trahison. Lancelot s’enfuit alors sur le continent avec  sa bien-aimée et de nombreux chevaliers.Arthur part à leur  poursuite. Le combat mettra fin à l’esprit de la Table ronde. L’honneur  perdu et prisonniers de leurs passions, les chevaliers se précipitent  vers la catastrophe finale.Profitant de l’absence d’Arthur,  Mordred lève une armée et s’empare du trône. Lors de la bataille de  Camlann, Arthur tue Mordred mais est mortellement blessé.Arthur, agonisant, fait jeter son épée dans un lac : la lame magique est  rendue à la fée Viviane, la « Dame du lac », qui éleva Lancelot et  envoûta Merlin.

Selon la légende, Bédivère installe le roi mourant dans une barque qui emmène le roi vers l’île magique d’Avalon.Il  est également dit que le roi Arthur reviendra car, sur sa tombe, est  écrit : »Hic Iacet Arthurus Rex Quondam Rex futurus « (Ici gît le grand  roi Arthur, celui qui fut et qui sera).Voilà le résumé de la vie du roi Arthur. Mais quelle est l’origine de cette belle légende ?

2  La diffusion de la légende arthurienne

L’existence  d’Arthur est fixée à la fin du Ve siècle et au début du VIe siècle de  notre ère. Le premier auteur à évoquer le roi est l’historien Nennius,  dans son histoire des Bretons, rédigée en 826, mais qui s’inspire d’un  récit remontant à une époque bien antérieure.

L’histoire d’Arthur  est en fait une collection de récits qui ont été ensuite rattachés à un  seul héros et à une seule histoire. Cette dernière a été enrichie au  cours des siècles.Les exploits d’Arthur ont été vraiment développés par Geoffroi de  Monmouth, auteur d’une Histoire des rois de la Grande Bretagne (Historia  regum Britanniae), écrite en 1136. C’est lui qui rassembla tous les  récits en y mêlant un peu d’histoire vraie et beaucoup de fiction.Il fait d’Arthur un roi et créé le personnage de Merlin.

D’autres auteurs ont écrit des ouvrages sur le roi Arthur dont Sir  Thomas Mallory (la Mort d’Arthur), Lord Tennyson (Les Idylles du roi) et  T.H White (The once and futur king).Ce sont deux auteurs  français qui ont diffusé la légende arthurienne. Vers 1154, Robert Wace  traduit l’Historia en un poème, le Roman de Brut.On y voit pour la première fois les chevaliers prendre place autour d’une table ronde.Chrétien  de Troyes a écrit plusieurs romans (1170 à 1182) retraçant la légende  d’Arthur. On lui doit notamment Tristan et Iseut (poème perdu),  Lancelot. C’est lui qui introduit le thème de l’amour passion.Le  thème de la quête du Graal n’apparaît qu’en 1215 avec la parution de  poèmes français. L’origine du Graal se perd dans la nuit des temps.  Attribut païen, puis chaudron magique des Celtes, il fut transformé au  Moyen Age en un symbole chrétien.

3 Les preuves de l’existence du roi Arthur

Les  ruines du château de Tintagel où, d’après la légende, Arthur est né,  existe toujours. Il se dresse sur une pointe de terre fichée dans  l’Océan, au nord des Cornouailles. L’édifice date sans aucun doute de la  période concernée.Une table ronde nous est parvenue. C’est un disque de chêne de six mètres de diamètre, exposé au château de Winchester.Mais, les analyses ont montré que la table date en fait du XIIIe siècle.

En 1191, les moines de l’abbaye de Glastonbury déclarèrent avoir découvert les corps d’Arthur et de Guenièvre.Le lieu s’accorde avec la légende qui fait de Glastonbury l’île d’Avalon.Le  supposé souverain eut droit à de nouvelles funérailles grandioses.  Mais, comment les moines ont-ils identifiés les ossements du roi, cinq  siècles après sa mort ? « A sa noble stature », répondent-ils.Cette réponse est loin de garantir l’authenticité des cadavres.Cependant, nous disposons de quatre récits de cette exhumation. Tous se rejoignent sur deux points essentiels :

La tombe était protégée par deux pyramides de pierre Sous le cercueil, on trouva une croix sur laquelle étaient  inscrits les mots suivants : Ici gît le grand roi Arthur, et Guenièvre,  sa seconde femme, enterrés dans l’île d’Avalon, Cette croix a été perdue. On en possède une reproduction dans la sixième édition du Britannia de Camden.L’analyse épigraphique a révélé que la croix n’était pas du VIe siècle (siècle de la mort d’Arthur) mais du Xe siècle. En  1962, des archéologues firent des fouilles sur l’emplacement présumé de  la tombe d’Arthur. Ils trouvèrent un puits, d’où un monument en pierre  aurait pu être retiré, ainsi qu’un grand trou qui avait été comblé entre  1180 et 1191.La croix a très certainement été rajoutée par l’évêque Dunstan, au cours de travaux, au Xe siècle.Les  historiens ont cherché à situer Camelot, la capitale d’Arthur, dont le  nom vient probablement de Camulos, dieu celtique de la Guerre.Les  archéologues ont retrouvé dans le Devonshire, à Cadbury, les vestiges de  puissantes fortifications circulaires. Une place forte importante  existait là au Ve siècle. Il est logique de penser que si un roi luttait  contre les envahisseurs, Cadbury devait être sa capitale.

Il est certain qu’à la fin du Ve et au début du VIe siècle, les envahisseurs saxons, ont été repoussés pour un temps.Cette  victoire a forcement nécessité une alliance des nombreux rois celtes.  Cette alliance devait avoir un chef, sans doute un ancien officier  romain, rompu à la stratégie et l’art de la guerre.

Pourquoi ne se serait-il pas appelé Arthur ?

D’autres historiens pensent que Arthur n’était qu’un chef de clan ordinaire qui guerroyait près de la frontière écossaise.Vers  500, les Bretons remportèrent la bataille de Badon. Cette bataille  importante assura la paix pendant 50 ans. L’artisan de cette victoire  s’appelait Arthur.

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